[critique ciné] Rango
De Gore Verbinski, avec Johnny Depp, Isla Fisher, Abigail Breslin, Ned Beatty, Alfred Molina, Bill Nighy
Rêver sa vie ou vivre ses rêves : quel est en quelque sorte le thème de Rango, le premier film d’animation de Gore Verbinski, le réalisateur de la première trilogie Pirates des Caraïbes. Il y retrouve pour l’occasion Johnny Depp qui offre une interprétation plus Sparrowienne que jamais dans le rôle-titre, ainsi que Bill Nighy. D’ailleurs, autant le dire tout de suite, Rango renvoie plus d’une fois à la fameuse trilogie pirate et notamment à la scène de l'antre de Davy Jones dans Jusqu’au bout du monde, avec ses crabes et sa plage, dont on a l’impression de vivre plusieurs variantes.
Rango est donc un caméléon domestique égaré à Poussière (Dirt), bourgade d’un far-west parallèle, peuplée d’animaux et souffrant d’une terrible sécheresse. Pour s’insérer dans la petite communauté, Rango s'invente un passé de desperado qui lui vaut d’incarner l’espoir de toute la population.
Rango est une claque visuelle, aucun problème là-dessus. Les effets de chaleur, de sable, d’eau, les explosions, les textures de la pierre ou du bois, sans parler de la jolie brochette de sales gueules que croise Rango : le travail est absolument impressionnant de ce point de vue et sert sans défaut l’ambiance western recherchée par Verbinski. L’histoire, pas réellement originale dans son développement, fait néanmoins valoir de jolies idées narratives (le quatuor à cordes et à plumes, la symbolique liée à l’eau) bien exploitées. Rango est assurément un film d’animation abouti, qui parvient à trouver un bon équilibre entre les ressorts comiques habituels du genre (les animaux, l’antihéros en pleine quête initiatique…) et la recherche d’une identité propre.