[critique] Le discours d'un roi

De Tom Hooper, avec Colin Firth, Helena Bonham Carter, Geoffrey Rush, Guy Pearce, Derek Jacobi, Timothy Spall…

Tiré d’une histoire vraie, célèbré aux Oscars (4 récompenses, dont meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur acteur), quelque peu bousculé par une étonnante histoire de décor de porno gay, Le discours d’un roi narre l’accession du Duc d’York (Colin Firth) au trône  d'Angleterre sous le nom de George VI, alors que la menace nazie monte en Europe et que l’arrivée de nouvelles formes de communication, TSF en tête, bouleverse les pratiques politiques.

Bègue, impulsif, le Duc York est incapable de tenir un discours en public. Les médecins et les traitements se succèdent sans succès.  Sa femme, la future reine-mère (Helena Bonham Carter), se met alors en quête du remède qui permettra à son mari de surmonter son handicap, ce qui la conduit au cabinet de Lionel Logue (Geoffrey Rush), un Australien aux pratiques peu orthodoxes.

Si l’on devait reprocher une seule chose au récit, ce serait d’avoir quelque peu lissé le personnage de David, (Guy Pearce), frère aîné d’Albert, forcé d’abdiquer après un an de règne sous le nom d'Edward VIII. Seul son désir d’épouser une femme divorcée est évoqué pour expliquer sa décision, en laissant de côté ses amitiés gênantes avec des soutiens du régime nazi.

Pour le reste, Le discours d’un roi est marqué par des dialogues et un jeu d’acteur  d’une exceptionnelle finesse, rendant parfaitement la complexe relation de confiance  entre les deux personnages principaux, leurs tâtonnements communs vers une guérison incertaine. Les souffrances du futur roi sont délivrées sans aucun pathos ;  l’humour est omniprésent et les seconds rôles (notamment Timothy Spall impeccable dans le rôle de Winston Churchill) donnent encore plus d’ampleur à cette passionnante anecdote historique qui nous réserve également des moments d'intense émotion.